foodculture days est une plateforme de partage de connaissances basée à Vevey, Suisse.

Événements

MONIKA EMMANUELLE KAZI - A HOME CARE II
05.04-09.06.2025 - l'Espace Mercerie, Lausanne
Vernissage 05.04.2025

dans le cadre du parcours d'exposition POURQUOI LE FLAMANT ROSE PERD-IL SA COULEUR? par VU.CHUV - L'art à l'hôpital, en partenariat avec foodculture days


Installation et vidéo: 5.04 - 9.06 2025, Espace Mercerie à Lausanne
Vernissage/Performance: Samedi 5.04 2025 de 11h00 à 18h00 (Performance à 16h00), Espace Mercerie à Lausanne. Suivi d'un apéritif avec l'artiste, l'équipe du VU.CH + foodculture days

Formée initialement en architecture d’intérieur, Monika Emmanuelle Kazi s’intéresse à la manière dont nos corps sont conditionnés par les espaces de vie et les éléments qui nous entourent. L’artiste poursuit sa réflexion et investit l’espace de la buanderie, un lieu souvent relégué à la périphérie des récits artistiques et sociaux, alors même qu’il cristallise des processus de transformation, de réhabilitation, de purification et de réassemblage.

Dans A Home Care II, un duo de performeurs s’engage dans un rituel de soin mutuel, explorant la charge émotionnelle des gestes routiniers et leur potentiel de résonance au-delà de l’espace domestique. Cette œuvre prolonge les recherches de l’artiste sur la mémoire corporelle et les systèmes d’apprentissage automatique (machine learning), interrogeant la manière dont les gestes du quotidien façonnent nos identités et se transmettent comme des répertoires de mouvements inscrits dans le temps. Si la machine apprend par répétition, nos corps aussi. Les gestes du lavage – qu’ils concernent le linge, la peau ou les surfaces – forment une archive vivante, un langage silencieux qui témoigne de nos histoires individuelles et collectives.

À travers une mise en scène performative, Monika Emmanuelle Kazi tisse des liens entre soin de soi et soin des autres, entre mémoire intime et récits historiques. En détournant la fonction première de la buanderie, A Home Care II fait de cet espace un lieu d’interaction et de transmission où se jouent des dynamiques de réparation et de réappropriation. Loin d’être un simple lieu de maintenance, la buanderie devient alors un espace de réécriture, où chaque geste résonne comme un acte engagé et poétique.

Monika Emmanuelle Kazi (*1991) est une artiste basée à Genève. Elle s’intéresse aux manifestations de la mémoire corporelle dans les espaces domestiques, en mettant l’accent sur l’idée d’apprentissage automatique. Dans sa pratique artistique, elle développe des installations organiques sous forme de scénographies performatives et textuelles. Ses expositions récentes incluent Mimesis of Domesticity, MASI, Lugano (2024) et Tituba, qui pour nous protéger ?, Palais de Tokyo, Paris (2024); La cour des grands, Kunsthalle Friart, Fribourg (2022) et Beauté na yo, Villa du Parc, Annemasse (2022). En 2021, elle a reçu le prix d’art Kiefer Hablitzel Göhner.

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POURQUOI LE FLAMANT ROSE PERD-IL SA COULEUR? par VU.CHUV - L'art à l'hôpital, en partenariat avec foodculture days

"Le titre fait écho à la complexité et à la subtilité du geste quotidien de se nourrir qui, bien qu’essentiel à la survie, ouvre un vaste champ d'exploration de l’intime, de l’identité et du vivre ensemble. Les quatre artistes réinventent leurs liens aux aliments en les transformant en matériaux de création et de réflexion."

 
Au CHUV à Lausanne, 2,1 millions de repas sont servis chaque année
, nécessitant l’intervention de centaines de personnes chaque jour pour assurer la logistique et la production. Cependant, la nourriture ne se résume pas à nourrir le corps, mais relève aussi du social, du sanitaire et de l’écologique.


Quatre artistes interrogent cette thématique, articulée autour de la notion de soin (care), en utilisant la nourriture non plus comme simples aliments, mais comme matériaux de création, de rencontre et de transformation.

Monika Emmanuelle Kazi, invitée par foodculture days, représente le circuit de l’eau, source de vie, pour penser les relations. Les aliments industriels en porcelaine de Maude Schneider rappellent que les habitudes alimentaires sont une construction liée notamment à l’âge, le genre et le statut social. Grace Gloria Denis valorise le travail invisible des cuisines institutionnelles, avec comme vecteur la mémoire, l’identité culturelle et le travail collectif. Valentin Merle structure l’espace d’exposition en installant des tissus récupérés qu’il a préalablement colorés avec des teintures végétales, convoquant la question de l’impact écologique.

Le plumage du flamant rose est déterminé par son alimentation, le titre évoque de façon imagée combien la nourriture participe à la construction de l’identité et impacte le territoire. Se nourrir est une préoccupation primordiale pour la survie et le penser sous le prisme du care permet une éthique basée sur l’interdépendance : la nourriture touche à la fois à l’intime (prendre soin de soi), au collectif (prendre soin des autres) et à l’environnement (prendre soin des écosystèmes et des êtres vivants).